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La prospérité de l'Afrique dépendra également de la création d'emplois attractifs pour la jeunesse rurale

« L'agriculture continuera de générer des emplois en Afrique ces dix prochaines années mais il est important d'explorer d'autres opportunités au-delà

« L'agriculture continuera de générer des emplois en Afrique ces dix prochaines années mais il est important d'explorer d'autres opportunités au-delà de l'agriculture et notamment au niveau de la chaîne alimentaire afin de créer assez d'emplois pour les jeunes, en particulier dans les zones rurales », a déclaré aujourd'hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

Les pays doivent promouvoir des transformations rurales et structurales qui encourageront les synergies entre les activités agricoles et non-agricoles et qui renforceront les liens entre les zones rurales et les villes. Ces transformations se manifesteront notamment au niveau du traitement, de l'emballage, du transport, de la distribution, de la commercialisation et des services, en particulier des services financiers et commerciaux.

M. Graziano da Silva s'exprimait à l'occasion de laConférence régionale de la FAO pour l'Afrique, dont le thème principal porte sur la création d'emplois décents et attractifs sur le continent, le plus jeune au monde tenant compte de la moyenne d'âge de la population.

Plusieurs estimations suggèrent que près de 12 millions d'emplois devront être créés chaque année afin d'absorber les nouvelles arrivées sur le marché du travail ces 20 prochaines années. Aujourd'hui, près de 54 pour cent de la main d'œuvre africaine dépend du secteur agricole lorsqu'il s'agit de moyens d'existence, de revenus et d'emplois. Cela est particulièrement vrai pour l'agriculture familiale.

Avec de plus en plus de gens se déplaçant vers les villes, la demande sur les marchés alimentaires urbains augmentera, ce qui devrait avoir pour effet de générer des opportunités d'emploi au niveau des activités agricoles. Selon la FAO, davantage doit être fait pour créer des emplois non-agricoles en zone rurale, comme par exemple l'agrotourisme ou encore d'autres services.

M. Graziano da Silva a évoqué le programme régional de la FAO «Emploi des jeunes: exploiter les débouchés dans les secteurs agricoles et ruraux en Afrique», qui va au-delà des emplois agricoles traditionnels et cherche à développer les capacités, ainsi que des approches innovantes à travers des programmes et des partenariats.

« Il est plus que jamais essentiel de créer des partenariats stratégiques afin de réunir l'Union africaine, la Banque africaine de développement, le système onusien et d'autres partenaires de développement », a indiqué le Directeur général de la FAO.

Il a néanmoins averti que des marchés urbains plus profitables pouvaient conduire à une concentration de la production alimentaire dans de grandes fermes commerciales et à la création de chaînes de valeur dominées par de grands transformateurs et distributeurs.

« Dans cette optique, les petits exploitants agricoles et les agriculteurs familiaux ont besoin de politiques et de réglementations spécifiques. Il sera notamment question de faciliter leur accès aux intrants, aux crédits, à la technologie et d'améliorer leurs régimes fonciers », a ajouté M. José Graziano da Silva, insistant sur la manière dont les programmes de protection sociale et les transferts d'argent étaient en mesure de connecter les achats publics alimentaires à la production agricole familiale.

La faim, le surpoids et l'obésité

Atteindre l'objectif Faim Zéro demeure la plus importante des priorités de la FAO, une priorité partagée avec de nombreux dirigeants africains, qui à travers laDéclaration de Malabo, se sont engagés à éradiquer la sous-alimentation chronique sur leur continent d'ici 2025. En Afrique subsaharienne, près d'une personne sur quatre souffre de sous-alimentation.

Dans son discours, M. José Graziano da Silva a souligné le fait que, conformément à l'Objectif de développement durable numéro 2, les efforts visant à atteindre l'objectif Faim Zéro devaient être associés à ceux visant à mettre un terme à la malnutrition sous toutes ses formes. Les taux actuels de surpoids et l'épidémie d'obésité à travers le monde l'attestent.

Se référant à des estimations de l'Organisation mondiale de la santé, selon lesquelles les maladies liées à l'obésité pourraient être les plus importantes causes de décès en Afrique d'ici 2030, M. José Graziano da Silva a déclaré: « Ici en Afrique, la situation est également préoccupante ».

« La rapidité de l'urbanisation et la consommation d'aliments très transformés sont les principaux facteurs expliquant la hausse du surpoids et de l'obésité. Nombre de personnes en Afrique ne sont pourtant pas conscientes que certains aliments sont malsains ou que le fait d'être en surpoids représente un risque pour la santé », a argué le Directeur général de la FAO.

Il a également appelé à « agir sur deux fronts », en se concentrant sur la production et la consommation d'aliments sains, en faisant une publicité plus responsable des produits alimentaires et en organisant des campagnes d'information sur ces produits. « Les gens doivent être conscients des avantages et des inconvénients de ce qu'ils mangent et la consommation de produits sains doit être encouragée », a-t-il ajouté.

La FAO aide les pays à lutter contre le changement climatique

M. José Graziano da Silva a également pris l'exemple du changement climatique et d'autres questions pressantes en Afrique pour évoquer la manière dont la FAO et ses partenaires travaillent à y faire face.

La FAO travaille en étroite collaboration avec de nombreux pays à travers le monde qui ont officiellement demandé l'aide de l'Organisation afin de bénéficier des financements duFonds vert pour le climat. A ce jour en Afrique, la FAO suit le développement de six propositions complètes de projets (au Bénin, en Gambie, au Kenya, en République du Congo et en Tanzanie) et d'autres projets en préparation.

Davantage de fonds nécessaires pour lutter contre la chenille légionnaire d'automne

« L'Afrique est particulièrement affectée et vulnérable face au changement climatique, un phénomène qui favorise la hausse des épidémies de ravageurs et de maladies, avec notamment la chenille légionnaire d'automne (signalée pour la première fois en 2016 sur le continent et qui s'est maintenant répandue à presque tous les pays d'Afrique subsaharienne) qui en est une parfaite illustration », a indiqué le Directeur général de la FAO. La chenille légionnaire d'automne - dont les papillons peuvent parcourir jusqu'à 100 km par nuit - affecte tout particulièrement le riz, le sorgho, le coton et quelques légumes.

La FAO a œuvré en première ligne pour faire face à la chenille légionnaire d'automne et a récemment lancéun guide séquentiel pour les agriculteurssur la meilleure manière de gérer ce ravageur transfrontalier.

La FAO a également développé une application mobile appelée FAMEWS qui permet aux agriculteurs de détecter, de surveiller et de suivre en direct la propagation de la chenille légionnaire d'automne dans leurs champs. FAMEWS a déjà été utilisée à Madagascar, en Afrique du Sud et en Zambie, avant d'être déployée dans le reste de l'Afrique avant la fin du mois de février.

« Approuvé par l'Union africaine, le Programme d'action de la FAO pour combattre la chenille légionnaire d'automne vise à obtenir des fonds pour lutter contre le ravageur. Jusqu'à présent, nous avons réussi à mobiliser 13 millions de dollars. La FAO a injecté 10 millions de dollars de son propre budget mais nous avons besoin de plus », a précisé M. Graziano da Silva.


Distribué par APO Group pour Food and Agriculture Organization (FAO).

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