C'est à Ouidah, la ville océane, porte de départ vers les Amériques de milliers d'hommes et de femmes réduits en esclavage, que les cérémonies
C'est à Ouidah, la ville océane, porte de départ vers les Amériques de milliers d'hommes et de femmes réduits en esclavage, que les cérémonies marquant le souvenir de la traite négrière et de son abolition ont eu lieu, le mercredi 23 août 2023. Autorités politiques, administratives, traditionnelles et religieuses, des représentants du Corps diplomatique et autres cadres conviés à la célébration par le Gouvernement du Bénin et les différentes délégations des afro descendants venues d'Haïti, de la Guadeloupe, de la Martinique, de l'Ile de la Réunion, de la Belgique, du Togo et de la France, se sont inclinés devant la mémoire de ces hommes et femmes qui se sont sacrifiés par leurs combats, pour recouvrer leur dignité d'hommes et celle de leurs peuples.
Pour le Ministre en charge de la culture qui a présidé les cérémonies, c'est un moment de recueillement mais aussi et surtout de réflexions pour puiser dans la douleur de cette tragédie, l'énergie nécessaire pour construire les utopies, qui aident à rendre effectives des ambitions exceptionnelles. Et c'est justement à ce titre que la commémoration de la JISTNA 2023, au-delà du thème international sous le sceau duquel il a été adopté, est intitulée au Bénin « de la douleur à la grandeur ».
« Réaliser ce pari signifie réhabiliter la mémoire de l'esclave, à travers les sites où les évènements ont pris souche et se sont développés. Le Fort Portugais, la Place aux enchères, le Mémorial de Zoungbodji, la Route de l'esclave et la Porte du Non-retour dont la restauration, le redimensionnement sont en cours, en constituent des symboles forts » , a expliqué le Ministre Jean-Michel ABIMBOLA. Des infrastructures qui témoignent de la vision du Gouvernement de faire de ces lieux de mémoire et de leur animation, un trait d'union entre le Bénin et les afro-descendants. Il s'agit également, à en croire le Ministre, de témoigner de cette histoire et d'offrir aux générations successives les outils efficaces de la transmission.
La Maison de la Mémoire et de l'esclavage (MAME), le Bateau du départ illustrent cette approche. L'Exécutif entend par ailleurs, faire désormais de la JISTNA, un espace de réhabilitation de la mémoire des afro-descendants et un instrument de promotion de la destination Bénin.
Au nom des afro descendants, le Président du Conseil général de Guadeloupe, Monsieur Guy LOSBAR, a souhaité que la commémoration de la JISTNA soit le symbole d'une solidarité renforcée entre les peuples et un engagement commun en faveur de la justice et de la réconciliation. « Ensemble, nous pouvons transformer la mémoire douloureuse de l'esclavage en un moteur de paix, de respect mutuel et de progrès », a-t-il lancé.
Une marche mémorielle du Fort portugais de Ouidah à la Place aux enchères, suivie du dépôt de gerbe et des conférences débats ont mis un terme à la célébration de cette journée.