«Le développement rural durable est indispensable pour lutter contre la faim, la pauvreté et contre les autres causes profondes de la migration, un
«Le développement rural durable est indispensable pour lutter contre la faim, la pauvreté et contre les autres causes profondes de la migration, un phénomène en hausse qui compromet la capacité de nombreux pays à réaliser leurs objectifs de développement», a indiqué aujourd'hui le Directeur général de la FAO, M. José Graziano da Silva.
«Les pressions migratoires, source de grande préoccupation à l'échelle mondiale, sont le résultat de guerres, de conflits et d'instabilité politique, mais la FAO appelle également à prêter une attention particulière aux causes profondes de ces pressions migratoires», a declaré M. José Graziano da Silva à l'occasion des Journéeseuropéennesdu développement 2016, qui se déroulent à Bruxelles.
«La détresse économique persistante, la pauvreté, l'insécurité alimentaire, l'évolution démographique, le climat, l'accroissement des inégalités et les pressions sur les ressources naturelles poussent des millions de personnes à partir à la recherche d'une vie meilleure, souvent ailleurs», a souligné le Directeur général de la FAO.
«Afin d'inverser cette tendance, il est vital d'améliorer l'accès des populations rurales pauvres, en particulier celui des petits agriculteurs familiaux, à la terre, à l'eau, au crédit, aux marchés et à la technologie», a indiqué M. Graziano da Silva.
Organisées par la Commission européenne, cette année, lesJournéeseuropéennesdu développementsont axées sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui aétérécemment approuvé.
M. José Graziano da Silva a reconnu que la réalisation de l'Objectif de développement durable nº2, visant à éradiquer la faim, à améliorer la nutrition et à promouvoir des pratiques de développement durable, représentait un véritable défi dans les zones rurales d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud, caractérisées par un niveau élevé de pauvreté extrême et de sous-alimentation.
Le Directeur général de la FAO a insisté sur l'importance de renforcer la résilience des communautés rurales et d'améliorer l'accès à des emplois décents, en particulier pour les femmes et les jeunes. Il a aussi pris l'exemple de la protection sociale qui peut servir de «roue de secours» dans les moments difficiles et représenter une source de revenus supplémentaires permettant d'investir dans des moyens de production.
«Nous devons également investir davantage dans des domaines qui vont véritablement profiter aux populations pauvres. Il s'agit notamment de leur garantir un accès aux biens publics tels que l'éducation, la santé, l'eau potable ou encore l'assainissement», a-t-il ajouté.
Le changement climatique
«Il est indispensable de lutter contre les effets négatifs du changement climatique afin de réaliser l'Objectif de développement durable nº2», a déclaré M. José Graziano da Silva. «La communauté internationale doit se mobiliser pour aider les pays à passer à l'étape suivante qui consiste à identifier des stratégies d'adaptation spécifiques, des opportunités de financement, de transfert de technologie et un système efficace de collecte de données», a-t-il ajouté.
De son côté, la FAO est prête à aider les Etats membres à identifier des stratégies d'adaptation spécifiques telles que la mise en œuvre de pratiques et techniques d'agriculture intelligente face au climat, a souligné le Directeur général.
La résistance aux antimicrobiens
M. José Graziano da Silva a également fait référence au lien existant entre l'Objectif de développement durable nº2 et la résistance aux antimicrobiens (RAM) qui est souvent la conséquence de la mauvaise utilisation de médicaments antimicrobiens pour traiter et prévenir les maladies du bétail mais aussi celles présentes dans le secteur de l'aquaculture et de la production agricole. Cela a notamment pour effet d'augmenter le risque d'émergence et de propagation des micro-organismes résistants aux antimicrobiens.
«Si elle reconnait que de nombreux progrès ont été réalisés dans la lutte contre la RAM, notamment dans le cadre du Plan d'action mondial de l'Organisation mondiale de la santé, la FAO, qui travaille en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est convaincue que beaucoup reste à faire», a indiqué M. José Graziano da Silva.
«J'aimerais pouvoir compter sur le soutien des pays européens sous forme de contributions volontaires, qu'elles soient d'ordre financier ou en nature», a-t-il précisé, faisant remarquer que le détachement d'experts à l'échelle nationale pourrait pallier à la difficulté de trouver des personnes qualifiées dans ce domaine.
La FAO et l'Union européenne, un partenariat fructueux
Dans son discours, M. José Graziano da Silva a remercié l'Union européenne (UE) pour son soutien en faveur des programmes et projets de la FAO dans le monde entier. Il a pris l'exemple des initiatives conjointes telle que la Facilité alimentaire de l'UE qui a fait office de réponse face à la crise alimentaire mondiale de 2007 et 2008 et le mécanisme FIRST (Impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, Résilience, Durabilité et Transformation) qui avait pour objectif de rassembler des professionnels qualifiés afin d'aider les pays à renforcer leurs politiques et leurs capacités.