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L'État est préféré en tant que fournisseur de justice et de sécurité aux acteurs non étatiques et informels - nouvelle étude l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) /Cor

Dans deux jours, le 14 novembre, le mandat de la Mission de stabilisation intégrée multidimensionnelle des Nations Unies en République centrafricaine

Dans deux jours, le 14 novembre, le mandat de la Mission de stabilisation intégrée multidimensionnelle des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) va être renouvelé, ainsi que celui de la Mission de stabilisation de l'organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), le mois prochain.

Ces deux opérations visent à renforcer le rôle de l'Etat dans la fourniture de services de sécurité et de justice. Cette démarche s'inscrit dans la lignée des souhaits des populations concernées, selon une série de nouveaux rapports réalisés par l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI)(www.SIPRI.org)et l'Organisation catholique de secours d'urgence et de développement (Cordaid), qui portent sur la sauvegarde d'une stabilité légitime en République centrafricaine (RCA) et République démocratique du Congo (RDC).

L'hypothèse prédominante dans le discours de politique de développement international est que le renforcement de la capacité d'un Etat à fournir des services inclusifs de sécurité et de justice conduit à une plus grande solidité du contrat social. Cependant, cette approche est souvent critiquée par la société civile et les universitaires. En conséquence, pendant – et également après – un conflit, il convient d'accorder une attention toute particulière au renforcement des clauses de justice et de sécurité non-étatiques et informelles. En étudiant les exemples de la RCA et de la RDC, les rapports ont analysé les objectifs des intervenants externes (MINUSCA et MONUSCO) en examinant leurs documents de politique et documentation, ainsi qu'en s'entretenant avec leurs représentants clés.

L'étude a comparé ces résultats avec les aspirations des populations locales. Elle a conclu que ces dernières soutenaient le renforcement du rôle et de la légitimité de l'Etat à long terme en matière de clauses de justice et de sécurité. Les populations locales considèrent les solutions non-étatiques informelles de sécurité et de justice comme ne constituant que des alternatives temporaires.

'Nous avons été très surpris, car, dans les débats politiques et universitaires, le décalage entre les intervenants externes et les populations locales est souvent souligné. Cependant, se fondant sur cette recherche, en RCA et dans la province du Sud Kivu, en RDC, il est possible que nous devions réajuster cette critique,' affirme le Dr Jair van der Lijn, Directeur du Programme au SIPRI et l'un des auteurs de ces rapports.

En partant de la base, des avis ont été collectés à partir d'un total de 480 entretiens de rue dans différentes localités de RCA et de la province du Sud Kivu, et environ 70 interviews ont été réalisées avec des représentants clés d'autres groupes, notamment les autorités publiques, les représentants de la société civile et les dirigeants de groupes armés.

L'Etat demeure l'acteur central dans le domaine de la sécurité

Cette étude montre que, en dépit de son bilan médiocre, l'Etat demeure un élément central des aspirations populaires à la fois en RCA et dans le Sud Kivu, DCR. Dans les deux cas, les personnes interrogées ont décrit leur Etat idéal comme étant 'puissant', 'décentralisé' et 'responsable'.

Les acteurs non-étatiques n'étaient pas considérés comme constituant une alternative à long terme de l'Etat. Même à court terme, les personnes interrogées à la fois en RCA et dans la province du Sud Kivu considèrent le retour de l'Etat actuel, moins inclusif, comme un moindre mal.

L'accord de Karthoum en RCA – des avis divergents sur le rôle des insurgés

Selon le rapport, une disparité a été perçue au niveau du rôle des insurgés dans l'avenir de l'Etat en RCA. L'accord de Khartoum 2019, signé entre le gouvernement de RCA et 14 groupes armés, est l'un des piliers du mandat de la MINUSCA. Cet accord coopte les dirigeants des groupes armés au sein de l'Etat, qu'il reconnaît comme représentants de la part de la population privée de ses droits.

Cependant, même dans les zones contrôlées par les insurgés, les personnes interrogées ne considèrent pas les groupes armés comme représentatifs de la population exclue, estimant qu'ils doivent être désarmés et chassés de ladite zone, avant d'être traduits en justice. La collaboration de la MINUSCA avec les groupes d'insurgés a abouti à de fréquentes accusations infondées de soutien armé des insurgés par la Mission. Cette étude a révélé qu'à la base, les personnes interrogées estiment que ces accusations sont particulièrement véridiques.

'Pour établir clairement les responsabilités et garantir un soutien populaire, les intervenants externes devraient communiquer directement avec les communautés locales, et non se contenter de s'appuyer sur les représentants desdites communautés,' affirme Nikki de Zwaan, experte émérite en Sécurité et Accès à la justice chez Cordaid. 'Ceci signifie que les intervenants externes doivent mieux connaître leurs homologues,' a-t-elle ajouté.

Les deux pays divergent sur le fait de savoir qui doit assurer la sécurité et la justice

L'accès à la justice est perçu différemment en RCA et RDC. En RCA, les personnes interrogées s'attendent ce que les forces armées nationales soient impliquées dans la résolution des litiges. Seules quelques personnes interrogées ont évoqué les formes non-militaires d'accès à la justice. Dans la province du Sud Kivu, l'environnement est moins militarisé, les personnes interrogées décrivant un système judiciaire formel dans lequel la police joue un rôle majeur, notamment en zone urbaine.

Le soutien populaire aux forces armées, combiné à un intérêt international vis-à-vis de leur renforcement, et l'intérêt manifeste des forces armées elles-mêmes comporte un risque. En RCA, un soutien extérieur au fournisseur de services de sécurité le plus populaire peut permettre d'en accroître l'efficacité et la popularité, conduisant à un cercle vicieux de solutions de sécurité militaires à court terme.


Distribué par APO Group pour Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

Contact de Presse :
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Stephanie Blenckner
blenckner@sipri.org
+46 8 655 97 47).

Pour les rédacteurs :
Les recherches menées dans le cadre de cette étude ont été réalisées en collaboration avec l'Organisation catholique de secours d'urgence et de développement (Cordaid), une organisation humanitaire de développement qui œuvre afin de mettre un terme à la pauvreté et l'exclusion. Le soutien financier en appui à ce projet commandé par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et développé en étroite collaboration avec la Plateforme de connaissances en matière de sécurité et d'Etat de droit, a été apporté par NWO-WOTRO

À propos deInstitut international de recherche sur la paix de Stockholm :
Le SIPRI(www.SIPRI.org)est un institut international indépendant qui se consacre à la recherche dans le domaine des conflits, de l'armement, du contrôle des armes et du désarmement. Fondé en 1966, SIPRI fournit des données, des analyses et des recommandations, à partir de sources ouvertes, aux décideurs politiques, chercheurs, médias et public intéressé.

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