La responsabilité des autorités locales dans la protection des enfants vulnérables, la réintégration communautaire des enfants victimes de violations
La responsabilité des autorités locales dans la protection des enfants vulnérables, la réintégration communautaire des enfants victimes de violations graves, l'identification des alertes précoces les plus pertinentes et la mise en place du mécanisme de protection de l'enfant le mieux approprié, sont autant de thèmes discutés du 18 au 20 février 2020, lors de l'atelier de renforcement des capacités organisé par la MINUSCA à l'intention d'une cinquantaine d'autorités locales issues des 10 communes de Bangui.
«Nous travaillons selon notre mandat, lequel découle de la résolution 1612 de l'ONU qui enjoint les missions de paix de mettre en œuvre les mécanismes de suivi des rapports focalisés sur les six graves violations des droits des enfants que sont notamment les meurtres et mutilations d'enfants. le recrutement et l'exploitation d'enfants par les forces et les groupes armés, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les viols et autres violences sexuelles sur les enfants, comme les enlèvements d'enfants et le refus de laisser les enfants accéder à l'aide humanitaire»,a indiqué l'animatrice Sylvie Kouamé, officier de protection de l'enfant de la MINUSCA.
De manière pratique, le renforcement des capacités des acteurs de protection de l'enfant permet à ces derniers de connaitre et exploiter les outils de surveillance, de vérification et de rapport les incidents de graves violations des droits de l'enfant. Quant aux séances de sensibilisation sectorielles et de masse, elles ont pour but d'en maximiser la vulgarisation. Afin de définir et exprimer les besoins pour agir de façon collective, une approche communautaire basée sur la mobilisation sociale a également été mise en place. Elle vise à faire reconnaitre les réseaux de protection comme l'une des ceintures de protection des enfants. Enfin, les plaidoyers entrepris auprès de l'Etat, notamment permettent à la Centrafrique de conformer sa législation aux instruments juridiques internationaux qu'elle a ratifiés.
Les enfants et les femmes comptent, en effet, parmi les premières des victimes des conflits armés dans le monde. C'est la raison pour laquelle, dans l'élan de mobilisation des énergies pour lutter et éradiquer cette tendance, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, a annoncé le démarrage, le 2 avril 2019 à New York, de la campagne globale dénommée « AGIR pour protéger les enfants contre les violations graves de leurs droits commises lors des conflits armés ».
En RCA, elle a été lancée en mai 2019, avec pour principaux objectifs d'optimiser la collaboration entre acteurs locaux et internationaux, afin de mettre fin mais aussi de prévenir les violations graves des droits des enfants. Soutenue par la MINUSCA, en collaboration avec le gouvernement, les autorités locales, les ONG, la société civile, les groupes armés et les enfants, elle se propose de renforcer la connaissance des graves violations des droits de l'enfant, afin que la prévention et la réponse soient immédiate et durable.
Prévue pour s'achever au 30 juin 2020, elle s'étendra à tous les arrondissements de Bangui, ainsi qu'à 10 villes de l'intérieur.