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Le poste unique de contrôle entre la Tanzanie et le Kenya, symbole de l'intégration en Afrique de l'Est

Mercredi, 15 juillet 2020

Naftali Elude Mzota conduit des voitures de navette pour le compte de la société tanzanienne Impala Shuttle. Depuis plus de 23 ans, il assure un

Naftali Elude Mzota conduit des voitures de navette pour le compte de la société tanzanienne Impala Shuttle. Depuis plus de 23 ans, il assure un transport régulier entre la Tanzanie et le Kenya. Lorsqu'on l'interroge sur le passé difficile de la traversée de la frontière, Naftali soupire.

«Au début, le dédouanement, ici, était un défi car il y avait deux frontières. On le faisait à l'immigration de la Tanzanie, puis l'exercice était répété du côté du Kenya. Cela prenait entre une heure et demie et deux heures», raconte-t-il, avant de retrouver le sourire: «aujourd'hui, la donne a changé. Lorsque les passagers arrivent d'un côté comme de l'autre pour traverser la frontière, un seul poste gère les papiers, et les voyageurs poursuivent leur trajet.»

À la frontière terrestre entre ces deux pays d'Afrique de l'Est, il n'existe plus qu'un point de passage unique. Ce poste de contrôle juxtaposé (PCJ) a été installé à Namanga, une ville de 16000 habitants située dans le district de Longido en Tanzanie et le Comté de Kajiado au Kenya.

En réduisant le temps de passage frontalier à une demi-heure maximum, le projet appelé «One Stop Border Post» a donné un coup de fouet aux activités commerciales et touristiques entre le Kenya et la Tanzanie. Pour sa réalisation, la Banque africaine de développement a accordé, en 2007, un financement total de 185 millions de dollars américains ainsi répartis: 108 millions au Kenya et 77 millions au Kenya. La Banque a cofinancé le projet avec l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA).

«Grâce à la nouvelle frontière, le trafic routier a augmenté, approuve Edward Wilson Lyimo, propriétaire d'un hôtel depuis plus de 20 ans à Namanga, du côté tanzanien de la frontière. Les entreprises sont devenues rentables. Ce poste frontalier nous a été très bénéfique. Nous pouvons maintenant faire du commerce dans les deux pays.»

L'ensemble du développement a stimulé l'économie régionale en facilitant la circulation des personnes et des marchandises à travers la frontière est-africaine grâce à l'amélioration des routes et à la construction d'un PCJ.

«C'était un défi. Maintenant, il faut environ 30 minutes pour traverser la frontière. L'idée maintenant est de reproduire cette initiative sur d'autres frontières, comme celle avec l'Éthiopie, la République démocratique du Congo et la Zambie», avance Kenneth Bagamuhunda, directeur général des douanes et du commerce de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE).

Dans le cadre de la coopération transfrontalière et de la réduction de la pauvreté, l'intervention de la Banque africaine de développement dans ce secteur a pour principal objectif de soutenir l'intégration régionale, le commerce transfrontalier, le tourisme, le développement socio-économique de la zone et la réduction de la pauvreté.

Le projet «One Stop Border Post» continue également de galvaniser la coopération régionale, facilitant le dialogue transfrontalier et la signature de traités entre les pays membres de la CAE. Il soutient les travaux en cours du Comité pour la facilitation des mouvements transfrontaliers créé par la Commission de la CAE en 1998 pour travailler sur les questions de passeport en Afrique de l'Est, les laissez-passer temporaires pour les hommes d'affaires, les laissez-passer intermédiaires et d'autres questions énoncées dans l'Accord tripartite sur le transport routier.


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