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Message du Commissaire Paix et Sécurité, délivré au nom du Président de la Commission de l'Union africaine à  l'occasion de la Conférence des Chefs d'Etat du G5 Sahel Niamey, 06 février 2018

Mercredi, 7 février 2018

Message du Commissaire Paix et Sécurité, délivré au nom du Président de la Commission de l'Union africaine à l'occasion de la Conférence des Chefs

Message du Commissaire Paix et Sécurité, délivré au nom du Président de la Commission de l'Union africaine à l'occasion de la Conférence des Chefs d'Etat du G5 Sahel Niamey, 06 février 2018 :

Excellence, M. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger,

Excellence, M. Ibrahim Boubacar Kéita, Président en exercice du G5 Sahel,

Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat des pays du G5 Sahel,

Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du gouvernement de la République du Niger,

Mesdames et messieurs les ministres, membres des gouvernements des autres pays du G5 Sahel,

Mesdames et Messieurs les Présidents d'Institutions de la République du Niger,

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques et des organisations internationales accréditées au Niger,

Monsieur le Secrétaire Permanent du G5 Sahel,

Mesdames et Messieurs les Experts,

Mesdames et Messieurs de la presse,

Distingués invités, Mesdames et messieurs,

Le Président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, n'ayant pas pu être des vôtres, m'a demandé de le représenter et m'a chargé de vous exprimer ses salutations fraternelles.

Ce sommet est une illustration de plus de votre engagement et détermination à relever les défis complexes et multidimensionnels auxquels la sous-région est confrontée. Je suis convaincu qu'il débouchera sur de nouvelles avancées dans la recherche de réponses idoines à ces défis.

Dans le contexte sécuritaire difficile que connait la sous-région, la tenue de ce sommet à Niamey est hautement symbolique, et pas seulement parce que le Niger a payé un lourd tribut au fléau du terrorisme. En effet, c'est ici que s'est tenue, en novembre 2014, une réunion ministérielle des pays de la région contribuant des troupes à la MINUSMA. Celle-ci avait sonné l'alarme quant à la gravité de la menace terroriste dans le nord du Mali et appelé à une action prompte pour la contenir. Elle fut, à beaucoup d'égards, prémonitoire.

Je voudrais ensuite réitérer les félicitations de l'Union africaine aux Chefs d'Etats du G5 Sahel pour la hauteur de leur vision en créant cette Organisation dont l'objectif est la mutualisation des efforts en vue d'accélérer la stabilisation et le développement de la région sahélienne. Ceci est très important non seulement pour les pays concernés mais aussi pour l'Union africaine, dans la mesure où l'espace G5 Sahel compte parmi les régions les plus troublées et les moins développées du continent. En effet, l'expérience de ces dernières années a montré que l'insécurité au sahel, c'est aussi le risque d'insécurité dans de vastes régions de l'Afrique de l'Ouest, de l'Afrique centrale et aussi du Nord.

Au nom du Président de la Commission de l'Union africaine, je voudrais féliciter les Chefs d'Etats pour les progrès réalisés: le G5 Sahel s'organise de mieux en mieux, progresse dans sa structuration et affine de mieux en mieux ses méthodes de travail. Ce sont là des éléments probants d'une véritable volonté politique de mettre en place une organisation hautement opérationnelle, orientée vers l'atteinte de ses objectifs dans les meilleurs délais et de façon efficace. En cela, le G5 Sahel est un véritable vecteur de paix, de sécurité et de développement dans la région.

Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat,

Mesdames et Messieurs.

L'Union africaine apprécie ces progrès et exprime de nouveau son soutien sans faille au G5 Sahel, aussi bien sur le volet de la sécurité que sur celui du développement. Le Président Moussa Faki Mahamat est pleinement engagé à vos côtés et il vous souviendra que dès sa prise de fonction il s'est rendu dans cette sous-région, pour marquer sa solidarité et partant se faire l'avocat de vos efforts et s'assurer de la concrétisation de la force.

Sur le plan sécuritaire,l'Union africaine a apporté son appui total à la création de la Force Conjointe du G5 Sahel. En effet, à travers le Communiqué de la 679eréunion du Conseil de Paix et de Sécurité, tenue le 17 avril 2017, notre organisation continentale avait apporté un soutien fort en endossant le CONOPS stratégique et en autorisant le déploiement de la Force Conjointe pour une période initiale de douze (12) mois renouvelable. Elle avait par ailleurs demandé par ce Communiqué au Conseil de Sécurité des Nations unies d'apporter tout l'appui nécessaire à cette force.

Depuis cette étape, l'Union africaine est restée mobilisée et s'est activement engagée dans un difficile plaidoyer de haut niveau, notamment à New York en septembre dernier, puis à Paris où des résultats importants ont été obtenus. C'est d'ailleurs le lieu ici de remercier encore les pays et organisations qui ont contribué au financement de la Force Conjointe et de vous donner par ailleurs l'assurance que le Président Moussa Faki sera encore à vos côtés le 23 février prochain pour exprimer son soutien aux niveaux politique et technique. Elle poursuivra en outre son appui stratégique à la Force Conjointe et mobilisera les pays voisins dans le cadre du Processus de Nouakchott pour apporter à celle-ci un concours en termes de renseignement, d'appui technique, voire d'autres contributions concrètes parce que la lutte contre le terrorisme ne peut se faire efficacement que dans une approche globale.

L'Union africaine continuera d'appuyer le G5 Sahel auprès des Nations unies afin de trouver une formule d'accès à un financement pérenne pour la Force Conjointe.

La Force Conjointe du G5 Sahel, tout comme au demeurant la Force Multinationale Mixte mandatée pour combattre le groupe terroriste Boko Haram, atteste la flexibilité et l'adaptabilité de l'Architecture africaine de paix et de sécurité face aux menaces changeantes à la paix et à la sécurité sur le continent.

Il est encourageant de relever que, nonobstant les moyens limités dont elle dispose, la Force Conjointe a déjà mis en place des composantes clé de son commandement et initié deux opérations sur le terrain. Ce sont là des pas très significatifs, qui démontrent une forte volonté politique.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Malgré ces avancées, les défis qu'il reste à relever sont énormes. La situation sur le terrain, marquée par une recrudescence des attaques terroristes au Mali – tant dans la partie septentrionale que centrale du pays – exige que nous redoublons d'efforts.

L'hydre terroriste doit être défaite au plus vite. L'expérience apprend qu'en ce domaine, l'attentisme se paie cher.

Il importe dès lors que la communauté internationale prenne davantage conscience de la gravité de la situation et mobilise un appui plus adéquat.

De ce point de vue, et dans la perspective de la Conférence des donateurs prévue à Bruxelles vers la fin de ce mois, je vais poursuivre et renforcer les efforts engagés par la Commission tant en direction d'Etats membres en position d'aider que des partenaires internationaux.

D'ores et déjà, la Commission de l'Union africaine déploiera un double soutien immédiat:

- Une expertise militaire au siège de l'Etat-major de la Force Conjointe à Sévaré;

- L'envoi d'experts financiers au siège du secrétariat permanent du G5 pour apporter l'expertise de l'UA en matière de gouvernance et de transparence à la gestion des fonds mis à la disposition du G5;

- La possibilité de signer un Mémorandum d'Entente avec le G5 Sahel, comme pour la FMM, pour structurer la Force, gérer la situation civile et les questions des droits de l'Homme.

Je suis conscient du fait que le G5 se veut aussi comme une entité qui œuvre à l'articulation de solutions concertées aux défis spécifiques auxquels la région est confrontée en matière de développement. Ces défis ont pour noms la désertification et d'autres effets du changement climatique, l'étendue des territoires des Etats de la sous-région et la pauvreté de ses infrastructures, les niveaux particulièrement bas du développement humain. Autant de facteurs qui fondent la pertinence de la démarche engagée par le G5 Sahel.

Je voudrais donc vous rassurer que l'Union africaine accompagnera vos efforts. Nous le ferons par une action de plaidoyer aussi soutenue que possible, mais aussi par une contribution concrète en termes de développement.

Comme nous l'avons annoncé, l'Union africaine organisera une réflexion à Nouakchott pour dégager une vision stratégique partagée pour le sahel pour une meilleure harmonie entre les multiples stratégies des uns et des autres pour cette région de notre continent.

Je souhaite cependant insister sur le fait qu'il vous appartiendra, seuls, de définir vos objectifs et programmes de développements et que tous les partenaires viennent en soutien et en accompagnement de votre vision et nullement se substituer au pays du G5 Sahel.

.Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je ne saurais terminer ce propos sans saluer le rôle déterminant joué par le Président Mahamadou Issoufou en tant que Champion de l'Union africaine pour l'aboutissement de la zone commerciale de libre-échange. Nous comptons sur votre présence à Kigali le 21 mars pour la signature de cet important acquis pour l'Afrique. J'exhorte aussi les pays de la région qui ne l'ont pas encore fait à se joindre sans autre délai au Marché unique pour le transport aérien lancé à Addis Abeba lors du sommet, qui participe du même objectif d'intégration que la zone de libre-échange.

Je les appelle enfin à signer et à ratifier sans délai le protocole sur la libre circulation des personnes et le passeport africain. Il s'agit, ce faisant, de permettre à nos populations de pouvoir enfin se mouvoir sans entrave sur le continent.

Je vous remercie de votre attention et attends avec intérêt les résultats de vos délibérations.


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